Habitante d’une rue autour du Peyrou, Mia a vu son quotidien chamboulé par la fermeture de la rue Saint Louis et du cours Gambetta.
« Nous sommes les riverains des quartiers autour du Peyrou et on s’est retrouvés enfermés du jour au lendemain. ». Enfermés, c’est le mot que Mia emploie pour décrire son quotidien, car avec la fermeture du cours Gambetta, des trajets qui prenaient trois minutes en prennent maintenant trente. Quand on lui parle de la pollution, Mia répond que bien sûr elle se sent concernée, mais ces fermetures de rue décidées sans concertation, sans réunion de quartier, ce n’est pas acceptable ni sur le fond, ni sur la forme « Gambetta est un axe énorme de la ville, il dessert le Boulevard Renouvier qui mène à la voie rapide ou au grand M ». Les parents de Mia habitent justement au grand M, et elle va régulièrement chercher sa mère pour la conduire à des examens médicaux « ma mère ne prend pas le tram, plusieurs fois elle a rencontré des problèmes, elle n’a plus confiance ». Mia conduit également sa fille à la clinique Saint-Jean-Sud-de-France « quand je prends les rendez-vous, je demande au secrétariat des créneaux horaires bien particuliers, après 9h30, ou entre midi et deux ou après 19h sinon il y a trop de circulation ».
« Le maire tue le commerce de proximité »
Mère de deux enfants, Mia fait ses courses au marché des arceaux, à plan cabanes et entend la souffrance de ses commerçants de proximité « le maire tue le commerce de proximité, un boucher avec qui je discutais a perdu 70% de son chiffre d’affaires avec la fermeture du cours Gambetta ! On voit apparaître des bars et restaurants, mais où est la vie de village qu’on aime ? Je veux bien que Montpellier soit une ville de jeunes, mais il faut de l’équilibre, moi je ne passe pas ma vie au restaurant ! ». Avec les travaux actuels et le projet de mettre au banc la voiture pour les montpellierains, Mia s’interroge « et comment font les artisans ? Mon plaquiste, il ne peut pas se déplacer à vélo avec son placo ! Et les personnes handicapées ? ». Autant de gens touchés par ces mesures décidées par la municipalité, et Mia de poursuivre « là encore c’est l’hiver, mais en été, quand on ira à la campagne ou à la mer, et qu’on devra passer par le boulevard des Arceaux pour rejoindre l’avenue de Lodève et l’avenue de la Liberté, ça va être l’enfer pour les habitants des Arceaux qui veulent profiter de leurs jardins ». La montpelliéraine nous explique que les habitants des Arceaux voient leur quartier se dégrader avec l’arrivée de dealers et de consommateurs de crack « ils s’installent au bas des escaliers du Peyrou ou au niveau des terrains de boules des Arceaux ». Pour alerter, ces riverains ont lancé une pétition relayée par le site l’agglorieuse.
La double peine
Mia résume la situation de son quartier en disant que les riverains vivent « la double peine » : à la fois prisonniers de leurs quartiers car pour sortir en voiture, c’est devenu infernal, mais aussi privés des commerces à l’intérieur même du quartier. Pour faire remonter au maire ces informations, Mia a lancé une pétition qui a déjà récolté plus de 2500 signatures et des dizaines de commentaires d’usagers racontant leur quotidien empêché par ces travaux : « j’ai tous les contacts mail des signataires et je les tiens informé en temps réel de l’évolution de la situation ». L’objectif ? Parvenir à être entendu par le maire de la ville Michaël Delafosse.