Si vous habitez Montpellier vous l’avez sûrement croisé sans le savoir. Jean-Pierre Touchat est le président du syndicat des Halles et Marchés, commerçant non sédentaire depuis 45 ans, aujourd’hui installé place de la Comédie, et il s’inquiète pour l’avenir du centre-ville.
Il a connu l’âge d’or des marchés, dans les années 70-90, une époque avec moins de concurrence et plus de facilité de déplacement, aujourd’hui Jean-Pierre Touchat pourrait être optimiste pour l’avenir « notre clientèle s’est rajeunie, par exemple dans l’alimentaire, les produits proposés sont de meilleure qualité que ce que fait la grande distribution », sauf qu’avec les fermetures successives des gros accès au centre-ville et les annonces qui sont faites par la mairie, notamment de fermer le tunnel de la Comédie à la circulation, le commerçant perd le nord « on veut que les gens prennent les transports en commun mais les transports en commun tous confondus on une espérance de transports de 30%, ça veut dire qu’on dit à 70% de la population « restez dehors » ».
Selon le président du syndicat des Halles et Marchés, trop de piétonisation mène à la paupérisation du centre-ville « cette politique va faire chuter l’activité économique en centre-ville, c’est comme le corps humain, le cœur a besoin des veines, là c’est pareil, le centre-ville a besoin d’accès sinon il mourra, il faut donc que la ville soit ouverte, qu’on puisse y accéder, pourquoi empêche-t-on les automobilistes d’atteindre le centre-ville et facilite-t-on l’accès aux centre commerciaux de périphérie ? ».
1200 familles
1200. C’est le nombre de personnes qui travaillent tous les jours sur les marchés souligne Jean-Pierre Touchat « 1200 familles donc» et selon lui, ces personnes ne sont pas prises en compte dans les décisions de l’équipe municipale, « les marchés, ce n’est pas la tasse de thé de la municipalité, regardez le marché des Arceaux, Plan Cabanes». Ces marchés-là sont effectivement en difficultés. Plan Cabanes souffre de la fermeture des accès à Gambetta, qui a fait disparaître les clients en même temps que les voitures. Du côté des Arceaux, la fermeture de la rue Saint Louis et récemment du parking (depuis rouvert) est également dommageable. Pourtant affirme Jean-Pierre Touchat, une élection se joue dans les marchés, car c’est là, selon lui, que les gens parlent « si les commerçants des marchés sont contre un candidat, il ne pourra pas être élu ».
Conclusion, fermer les accès c’est affaiblir les marchés, faire souffrir au moins 1200 famille, et c’est donc politiquement très risqué.