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Les oubliés de Gambetta

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Ils sont le cœur battant de Gambetta. Ce sont les commerçants du quartier et du jour au lendemain, ils ont vu la circulation sur le boulevard s’évaporer, et avec elle, nombre de leurs clients. L’un de ces commerçants est Hakim D’ari.

Il connait Gambetta depuis toujours. Fils du boucher rue du Faubourg Figuerolles installé depuis 1990, Hakim D’ari, tout comme son père, aime son quartier « ici il y a de tout, tout le monde est mélangé, moi j’habite Baillargues mais mes enfants sont scolarisés ici ». Ce brassage de population, c’est la force de Gambetta pour ce père de famille de 31 ans qui a lancé la succursale de la boucherie de son père Cours Gambetta, ainsi qu’un restaurant en face, « Le carnivore ». L’affaire familiale est un des fleurons du quartier, « vous avez vu notre viande ? Cette qualité, les gens viennent de partout pour l’avoir ». Sauf que depuis la fermeture pour travaux de la rue Saint Louis, Hakim D’ari est inquiet « un jour, comme tous les matins, je me suis posté en face de mon magasin pour observer l’ouverture, le passage des voitures sur le boulevard… et là, plus rien. Plus de circulation. La rue Saint Louis avait été fermée » et avec elle c’est l’accès à tout le quartier qui a été empêché. Il faut savoir qu’en plus des travaux de la rue Saint Louis, il y a des travaux rue Guillaume Pelicier, rue du faubourg Figuerolles et ailleurs. Les commerçants de ces rues-là, dont fait partie le père d’Hakim, sont en difficultés. Tout comme les commerçants du quartier « avant les gens venaient en voiture, se garaient au parking, récupéraient leurs courses et rentraient chez eux, aujourd’hui ils n’arrivent pas à accéder au quartier et quand ils y parviennent, ils se prennent des PV, des clients m’ont envoyé leurs PV en photo… on dirait que les élus veulent déplacer le centre-ville à Odysseum » poursuit Hakim. Alors que faire ? Licencier des salariés ? Ce n’est pas une option pour le jeune patron « sept employés c’est sept familles, on est solidaires même si en ce moment c’est très dur, on attend que l’accès à Gambetta soit rétabli ».

Dans cette histoire, le pire pour Hakim ne sont pas les travaux, mais le manque de communication des élus « si on nous montrait un plan en nous disant ce qui va être fait… mais rien… on s’est levé un matin et Gambetta était désert » Hakim entend parler de choses, mais il appelle ça les « on dit », ce qui est sûr pour le commerçant, c’est que personne n’est venu le voir pour lui annoncer les travaux et le projet « ils font les choses sans consulter personne, et ça, ça s’appelle de la dictature. »

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