Depuis début janvier, le système de ramassage des poubelles en centre-ville de Montpellier a changé, mais pour le moment, les remontées du terrain sont unanimes : ce système ne fonctionne pas et le centre-ville est une poubelle à ciel ouvert.

Le sujet est au cœur des préoccupations des acteurs du centre-ville de Montpellier : les poubelles. Elles sont pleines à craquer à de nombreux endroits et personne ne comprend pourquoi le système d’avant (qui fonctionnait à peu près bien) a été modifié. Petit retour en arrière : avant le 4 janvier 2023, tous les lundis soir les riverains sortaient leurs emballages dans des sacs jaunes qu’ils étaient préalablement allés récupérer chez les commerçants, ces sacs étaient ramassés par les éboueurs les lundis. D’autre part, les commerçants déposaient chaque soir (du lundi au samedi) leurs cartons et ces derniers étaient enlevés dans la foulée.

Depuis début janvier le système a changé : fini les sacs jaunes qu’on dépose devant chez soi le lundi et fini les dépôts de cartons quotidiens par les commerçants, maintenant, la ville a multiplié les conteneurs gris et jaunes et demandent aux commerçants et aux riverains de les utiliser pour jeter leurs déchets. Jusqu’ici tout va bien.

Le problème est que ce nouveau système comporte des failles qui sont pointées du doigts par les riverains, les commerçants et même les touristes… outre l’aspect esthétique (de grosses poubelles en plein écusson, ce n’est pas très beau, disons-le clairement, d’autant qu’on pourrait tout à fait imaginer un abris qui contiendrait les poubelles et se fondrait dans le paysage…), il apparait que la cadence de ramassage est insuffisante et que les poubelles sont souvent pleines voire débordantes, pire, que les déchets s’amoncellent au pied des conteneurs, attirant rats, cafards et générant des mauvaises odeurs. En un mot : un dépotoir. Des témoignages de riverains dans les pages de La Gazette font état de cette situation, et l’association « Montpellier Propre », qui n’était jusqu’à peu qu’un collectif, s’est même créée pour enrayer ce problème qui détériore le cadre de vie des habitants de l’écusson, Amel Mostefaï-Ithier représente cette association et habite en plein écusson et a déclaré lors d’une interview à l’Agglorieuse « l’opération zéro déchet est un fiasco, elle a été mise en place cet été à toute petite échelle dans nos rues et nous voyons au quotidien des déchets en bas de chez nous, des rats, des cafards, ça sent mauvais… on nous parle d’une ville à hauteur d’enfants, et bien voilà ce que voient mes enfants… des poubelles dans nos petites rues… nous demandons l’arrêt de l’opération zéro déchets et le retour au système antérieur, il faut arrêter de mettre des bennes dans l’écusson, et s’ils tiennent à mettre des bennes, qu’elles soient dans les grandes artères et cachées pour se fondre dans le paysage… C’est hors de question que les ruelles de Montpellier servent de réceptacle à toutes les ordures de la cité, ces ruelles c’est Montpellier ». Amel Mostefaï-Ithier tout comme Jean-Marie Quiesse sont des riverains qui ont « testé » l’opération « zéro déchets » depuis cet été. En effet, avant d’appliquer le nouveau système à tout l’écusson, la ville l’a expérimenté sur quelques rues depuis l’été 2022, Jean-Marie Quiesse président du comité de quartier Saint-Roch-Écusson témoigne de l’échec de cet essai « un système expérimental a été mis en place dans le quartier Saint Roch, aucune évaluation n’a été faite par la ville et on découvre qu’ils vont étendre le système… pourtant en amont, on s’est plaint, sans réponse… il y a des problématiques d’organisation dans cette affaire : des problèmes de collectage avec des collectages irréguliers, des poubelles qui débordent… Il faut réduire les déchets oui, mais il faut aussi trouver des solutions pour éviter l’accumulation… La ville a multiplié les conteneurs dans les ruelles où des gens habitent… si on ne veut plus d’habitants dans le centre-ville qu’on le dise… dans le cas contraire, les gens ont besoin d’entrer et de sortir de chez eux sans avoir des poubelles qui bloquent l’entrée… le système des bacs, pourquoi pas, mais la difficulté est que les bacs se remplissent très vite, par exemple dans les périodes de fête où les commerçants ont jeté beaucoup d’emballages, sachant que dès que les commerçants mettent leurs cartons, les bacs sont pleins… du coup, il y a des cartons partout… ». Du côté des commerçants, le constat est également négatif, comme l’explique ce marchand de vêtements rue de l’aiguillerie « on nous a mis plusieurs bacs dans la rue mais une fois que les deux premiers sont pleins, les gens mettent leurs poubelles sur les conteneurs pleins au lieu d’avancer jusqu’au troisième bac, et puis chaque matin quand on arrive les poubelles ont été déplacées… » ce que craint le commerçant c’est qu’il y a ait un feu « un soir des jeunes vont jeter un mégot et ça va s’embraser », une crainte tout à fait fondée puisque le 19 janvier dernier, un feu de poubelles s’est déclaré rue Massane, dans l’écusson… Au grand dam des acteurs du centre-ville, la réunion organisée par la ville pour annoncer ce nouveau système de collecte des déchets s’est tenue entre Noël et le jour de l’an, les associations de quartier n’ont reçu l’information que deux jours avant et à cette réunion, selon Jean-Marie Quiesse, tout était déjà décidé « ce que nous voulons c’est que les comités de quartiers soient consultés, pour ce problème de poubelles on a demandé à la mairie une vraie réunion avec les comités de quartier pour discuter et améliorer le système, il faut aussi que Nicollin soit là, ainsi que l’élu en charge de la question, François Vasquez, qu’on ne voit jamais. »