Animateur à la maison pour tous Georges Brassens, Ahmed Gueddari est aussi président de l’association Mosson full contact, très active notamment à La Mosson. Portrait.
12h30. Maison pour tous Georges Brassens, Ahmed Gueddari donne un cours de full contact pendant sa pause déjeuner « je donne des cours entre midi et deux, le soir… mes journées sont longues ». Ce midi, ce sont des adultes qui viennent s’entrainer, hommes et femmes, de différents horizons « c’est comme ça qu’on commence à mettre en place la laïcité, en proposant des cours mixtes déjà, la laïcité ce n’est pas juste signer un papier, c’est la pratiquer sur le terrain au quotidien » la bonne humeur règne dans le dojo, on transpire avec le sourire, et la voix de l’entraineur rythme la séance « allez on donne tout ce qu’on a, même ce qu’on n’a pas, on le donne » une phrase qui semble résumer Ahmed Gueddari… investi pour sa ville depuis plus de trente ans.
Onze. C’est le nombre d’heures de cours qu’il donne en plus de son poste d’animateur, et tout ça bénévolement « notre association fonctionne avec de petits moyens, on aurait besoin de plus de soutien, notamment de la part de la mairie, ça nous permettrait de nous professionnaliser » se professionnaliser, comprendre être payé pour ce travail de terrain de chaque jour. Un travail de terrain sans lequel, surement, de nombreux jeunes partiraient à la dérive « à l’adolescence, les jeunes des quartiers sont tentés par l’argent facile… on dit qu’on est le produit des 5 personnes qu’on fréquente le plus, alors quand un jeune fréquente un club de sport comme le nôtre, ça l’influence dans le bon sens, ici, en enseignant le full contact, mélange de boxe anglaise et de de karaté, on transmet des valeurs comme le dépassement de soi, le respect, le sens de l’effort » des valeurs qui peuvent transformer un destin, ou bien remettre une vie sur les rails… parce qu’en plus des cours, des partenariats avec les collèges et les lycées, Ahmed Gueddari travaille avec des détenus libérés sous contrainte dans le cadre de parcours d’insertion « quand je vais déjeuner à La Mosson, je croise tous les jours un ancien élève, il a eu des déboires avec la justice et aujourd’hui il travaille, il a fondé une famille, il me salue et me remercie ».
Trois. C’est le nombre d’associations sportives les plus fédératrices à La Mosson souligne un autre interlocuteur du monde associatif « La Paillade c’est une ville dans la ville, sans ces trois associations, ici, ça deviendrait les quartiers Nord de Marseille, mais ce que nous faisons n’est pas vraiment soutenu, reconnu, il nous faut des infrastructures, des moyens humains, ce qu’il faudrait ici, c’est des lieux de vivre-ensemble, des club-house, un city stade par exemple, avec un toit équipé de panneaux photovoltaïques et dans les poteaux, des prises pour brancher les portables… quand les infrastructures sont là, les enfants y vont et les jeunes qui fréquentent les associations, ils ne trainent pas dans la rue… » Ahmed Gueddari acquiesce et ajoute « à une époque, il y avait des chargés de mission qui faisaient remonter nos besoins à la mairie, maintenant, la communication avec les élus est compliquée, et si une association n’a pas les compétences nécessaires au montage de dossiers pour l’obtention de financements, et bien elle se retrouve avec de très petits moyens… en fait ce qu’il faudrait ici, c’est un service des sports détaché, basé à La Mosson »